Étudions le temps que l’on aurait gagné si les respirateurs étaient sous licence libre et sur un mode de production distribuable. Comme le sont beaucoup de matériels des Fablabs (ex : imprimantes 3D), où comme l’est Preciousplastic, cette machine à transformer les déchets plastiques, qui peut être répliquée à des échelles locales, alors même que c’est un outil complexe ?
Si un projet comme la sonde d’écographie open source Echopen, mais pour le respirateur artificiel, avait eu les moyens de se développer ces dernières années. Plutôt que de dépendre d’une industrie coûteuse, souvent lointaine (les respirateurs sont ils eux aussi made in China ?), aux savoirs fermés (tout est copyright dans le médical…)
En ce moment et dans l’urgence, des projets open source émergent et ça avance. Les plus en pointe semblent être le MUR : https://www.mur-project.org/ et le E-vent : https://e-vent.mit.edu/. Mais quel temps perdu, sachant en plus que l’urgence amène à ce que plusieurs projets se développent en parallèle plutôt que de tout de suite réussir à se fédérer (comme les masques avec des centaines de plans open source d’un coup…) et qu’ils risquent d’être attaqués pour violation de brevet (comme l’équipe de Milanais, qui aurait reproduit un composant de respirateur vendu 1000€ pour 1€)
Cela est bien le signe que nous vivons d’abord dans une économie de la non coopération et que le monde médical n’est pas épargné.
Cette période nous montre aussi à quel point il est possible d’inverser très vite la tendance, en peu de temps. Et que le faire nous rendrait tellement plus résilients économiquement et écologiquement, mais aussi tellement plus coopératifs. Pour en finir avec les savoirs cachés, la compétition sans intérêt où chacun doit réinventer ce qui a pourtant déjà été fait ailleurs, l’incapacité à s’approprier les technologies qui nous entourent et à se transmettre les savoirs, les produits qui traversent le monde alors qu’une production locale est possible.
Dans le monde de l’agriculture, c’est le même combat que mène l’Atelier Paysan : https://www.latelierpaysan.org/Plans-et-Tutoriels. Eux aussi seraient bien utiles si le confinement durait pour se partager les savoirs pour produire à nouveau notre alimentation localement.
Pour chaque domaine de la société, des travailleurs du libre et des communs existent. Si une économie de l’après était à inventer, une économie plutôt trans-locale que mondialisée, où comme le dit Michel Bauwens « ce qui est léger comme la connaissance est globalisé, et ce qui est lourd comme la production est localisé « , ils pourraient bien être l’une des clefs…
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