Voici quelques liens vers des informations sur l’évolution de notre société en réseau, qui passerait d’une économie de la compétition à une économie de la contribution, de la rareté à l’abondance de richesses…
On parle beaucoup en ce moment du développement d’une nouvelle économie (Bernard Stiegler parle d’économie de la contribution) basée sur la coopération, et en partie permise par l’abondance de solutions (le web a réduit les distances et favorise entre autres l’accès à la multitude de solutions existantes dans le monde) et la mise en fonctionnement d’organisations capables de gérer la complexité ( à l’image de wikipédia… ou des logiciels libres). Cette économie ferait évoluer les modèles issus de l’économie du XXéme siècle, basée sur la rareté et des structures pyramidales (pour 99% des organisations) pour mettre à jour des modèles « associés » où l’individu et le groupe apprennent ensemble et s’enrichissent collectivement (au sens large de la richesse, et certainement pas au sens de l’accaparement de l’euro par un groupe de personnes).
Après une petite discussion avec Aurélie, qui prépare une rencontre sur la « coopération ou l’individualisme », je poste quelques liens intéressants sur ces sujets :
Sur une nouvelle approche de la société au fonctionnement en réseau :
-> Un texte très clair de Jean François Noubel , dans l’article « Nous vivons déjà une conscience du troisième type » de Nouvelles Clés :
Sur le premier axe, l’essentiel est que l’on trouve aujourd’hui une forme sociale qui n’existait pas il y a quinze ans et n’avait jamais existé avant : la société civile s’est accaparé le cyberespace (internet, blogosphère, wikisphère, etc), utilisant avec maestria des outils hyperpuissants qui permettent de gérer la complexité, de faire du brainstorm collectif, de résoudre des conflits, de lancer des projets, de tisser des liens simultanés, d’échanger des savoirs, de construire une mémoire collective… bref, de dépasser tout ce qui jusqu’ici rendait l’autogestion impossible et reléguait les nouvelles utopies aux calendes grecques. Jusque-là la complexité était telle, qu’on était toujours obligé d’en revenir à l’écosystème social du vieux monde, composé à 99% d’organisations à structure pyramidale, fonctionnant sur la division du travail (et donc de l’information), sur l’autorité hiérarchique et sur la rareté. Ce vieux système a montré ses limites. Et que voit-on ? Poussée à ses limites extrêmes, la logique du vivant s’invente de nouvelles formes. Personne ne l’a prémédité. Elles émergent. C’est tout nouveau, ça n’a que quelques années et ça réunit déjà, de par le monde, des centaines de millions de personnes, qui échangent des savoirs, coordonnent des projets, partagent des visions, montent des choses ensemble…
N.C. : Les Français ne sont pas en retard : un sur dix a ouvert un blog !
J-F.N. : La véritable force politique en France, aujourd’hui, n’est pas dans les institutions, mais dans toute cette jeunesse, qui participe notamment au monde du logiciel libre. Le logiciel libre est un principe économique beaucoup plus puissant que l’économie de la rareté que nous avons connue jusqu’à présent. Il est riche d’un énorme activisme social. Derrière ces nouvelles technologies, ces wiki, ces blogs et tout ce qui est en train d’émerger, se profile tout un projet de société. Le réseau régule les espaces collectifs avec l’ensemble des possibilités et l’ensemble des interdictions. Et cet espace collectif, chacun peut se l’accaparer et le faire évoluer, puisqu’il est dans le domaine du libre. Quant à l’organisation pyramidale, contrôlée par une minorité, elle est désormais en pleine panique, tant la complexité du monde la dépasse. C’est pourquoi les grandes organisations sont si paumées…
Je pense que voyons à l’œuvre une sorte de darwinisme social, au sens positif du terme.
Le darwinisme, c’est : création puis sélection – il ne faut jamais oublier qu’avant la sélection, il y a création. Or, ça, c’est quelque chose qu’avec des yeux classiques, on ne peut pas voir. Les yeux de l’économie de masse et du « un vers tous » ne peuvent ni voir ni comprendre le modèle de l’économie distribuée : le « tous vers tous ». Ils n’ont pas les outils. Ils ne savent rapporter que l’exception et la rareté, et restent donc dans leurs impasses. Quand c’est l’échange de connaissance qui devient locomotive, il n’y a plus rareté. En très bref, la sagesse est distribuée partout, comme l’énergie ! Tel est le nouveau paradigme, qui transcende et inclut les seuils de tous les modèles précédents. Avec mon ami Paul Ray, l’inventeur du concept de Créatifs Culturels, nous travaillons sur l’émergence de la « wisdom society », où la sagesse est quelque chose qui transcende et inclut le mental. Ce qui nous amène à un nouvel espace, qui, lui aussi, trouvera ses limites et ses problèmes, mais ces problèmes ne seront plus du tout de même nature que ceux que nous connaissons aujourd’hui.
Plus spécifiquement :
Sur la coopération :
-> Un article de Jean-Michel Cornu : La coopération, une voie prometteuse pour gérer l’imprévisible (pour lire l’article, il faut s’inscrire sur le site)
Sur l’apprentissage et son évolution avec l’approche du libreEt si Internet et le Libre réalisaient la société sans école d’Ivan Illitch ? :
Sur les nouvelles monnaies, qui permettront d’échanger et développer nos propres richesses :
Sur l’accompagnement des projets coopératifs
-> Comment mieux accompagner les projets coopératifs, les entreprises coopératives ? On demande souvent avant le financement d’un projet un business plan très construit, qui nous pousse parfois à prévoir l’imprévisible. Cela a t’il du sens dans des logiques de projet coopératifs, où c’est la somme d’intelligence qui collectivement créent un projet que personne n’aurait pu prévoir à l’origine ? Comment améliorer les modes de financement des projets ? Quelques articles sur ces sujets qui parlent d’un « nouveau business model »:
Créer sa boîte sans business plan
Comment créer de nouveaux modèles d’entreprise
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